Un jour, deux enfants, Moffet et Elisabeth, marchaient dans la savane. Au loin, ils virent un trou d’eau où trois félins étaient en train de boire. Voulant mieux les observer, ils s’approchèrent de la mare. Dès qu’ils furent plus près, les prédateurs virent les deux enfants et s’enfuirent.
Elisabeth dit : « as-tu vu comme ces guépards courent et comme leur pelage les dissimule dans l’épais bush ? ».
« Ce ne sont pas des guépards », s’exclama Moffet, « ce sont des léopards !Tu ferais mieux de rester loin d’eux, ce sont des animaux très puissants ».
Tous deux se disputèrent pendant tout le chemin de retour au village. Elisabeth était sure que les trois félins étaient des guépards. Moffet soutenait que c’était des léopards. Les deux enfants décidèrent d’en parler au Chef du village pour les départager. Avec un peu de chance, il pourrait mettre fin à leur dispute.
Le chef, un vieux sage, voulait aider les enfants. Il questionna Moffet et Elisabeth sur les animaux qu’ils avaient vus au trou d’eau. Elisabeth les décrivit avec détail. « Le corps de ces félins était mince avec de longues pattes. Leur pelage était de la couleur de l’herbe sèche et des tâches noires couvraient leurs corps. Leur tête était petite et ils semblaient pleurer. Quand nous les avons approchés, ils sont partis très vite en courant, plus vite que n’importe quel animal jamais vu».
« Pleurer ? » s’exclama Moffet « Ils n’étaient pas en train de pleurer ».
Le chef du village, un être très sage, demanda « Pourquoi penses-tu qu’ils pleuraient, Elisabeth ? ».
Elisabeth répondit : « parce que de longues lignes noires le
long de leur face
ressemblaient à des larmes »
Moffet était d’accord avec la description des animaux. Mais il pensait
que « des marques de larmes » étaient une façon idiote de décrire ces lignes noires.
Le sage dit aux enfants qu’ils avaient vu trois guépards boire au trou d’eau.
Elisabeth s’exclama alors, « je te l’avais dit, Moffet ! »
Le sage continua, « le guépard est un des animaux les plus
exceptionnels sur cette Terre. Il y a des milliers d’années, on pouvait en trouver partout dans le monde.
En Amérique du Nord, en Asie, en Europe et bien sur en Afrique. Il y avait un
grand nombre de guépards dans toute l’Afrique. Aujourd’hui, la population de
guépards a décliné parce que les gens ont peur des félins et les chasseurs tuent les guépards pour leur beau pelage.
« Où y-a-t-il le plus de guépards ? » questionna Elisabeth .
« La Namibie est la capitale des guépards dans le monde ; elle a plus de guépards que tout autre pays en Afrique. Même ici, en Namibie, il y en a de moins en moins. Les humains et les guépards vivent sur les mêmes terres. La plupart des humains ne veulent pas partager leurs terres avec les guépards. Les fermiers font partir les guépards de leurs terres s’ils pensent que les guépards mangent les jeunes animaux. Et les gens tuent les guépards même si ce ne sont pas ces félins qui mangent leur bétail. ».
« Les guépards sont de magnifiques animaux. C’est une erreur de les tuer s’ils ne nous menacent pas. » dit Moffet.
Grand sage, pourrais-tu nous dire pourquoi les guépards ont des tâches ? »
« Je vais vous raconter l’histoire :
Il y a très longtemps, à la création du monde, tous les animaux sont descendus dans la savane. Les animaux, les oiseaux, et les insectes étaient très différents de forme et de couleur. Quand la premiere guéparde arriva sur terre, comme tous les autres animaux, elle secoua son corps et étira ses pattes, pris une profonde inspiration d’air pur. Elle pensait qu’il était bon d’être en vie. Chaque animal devait utiliser son propre corps, aussi, elle commença à courir et s’aperçu qu’elle pouvait courir très très vite.
La guéparde courut, courut, à travers les vastes plaines du monde. Après
avoir vagabondé seule dans les plaines, la guéparde, solitaire, décida de chercher des amis de son espèce.
Un jour, avec sa vue perçante, elle localisa au loin de grands félins et, avec
enthousiasme, courut aussi vite qu’elle pouvait vers ces félins. Comme elle
arrivait vers eux, un des félins qui était beaucoup, beaucoup plus gros que les autres, se dressa et rugit. Le bruit fort effraya la guéparde, elle planta ses
griffes dans le sol et s’arrêta d’un coup. Le félin était un gros lion, et il rugissait en direction du guépard d’une voix au son retentissant « qui es-tu et que veux-tu ? » La
guéparde qui est plus petite que le lion et qui est d’une nature timide et craintive dit , « Je suis seule et je cherche des amis de mon espèce dans la savane.»
Le lion rugit, « et bien tu n’es pas un lion ! Regarde tes jambes et ton corps ; tu es plus maigre que nous. Et regarde tes pattes, tu as des griffes comme les chiens. Elles ne se rétractent pas complètement comme les nôtres. Tu n’es pas un félin, tu es un chien. Tu ferais mieux de partir vite et d’essayer de trouver quelqu’un de ta propre famille.»
La guéparde baissa la tête et rentra la queue et s’éclipsa un peu découragée . Elle pensa que ces félins étaient très très inamicaux. La guéparde continua à chercher un ami de son espèce. Les jours passèrent. Puis un jour, la guéparde voit un groupe de chiens sauvages jouant au soleil. La guéparde court à toute vitesse vers le groupe. Le groupe se mit à glapir et aboyer avec fureur. La guéparde stoppa immédiatement, et le chef du groupe aboya en sa direction, « qui es-tu et que veux-tu ? »
La guéparde commença à raconter son histoire et son envie de trouver une
famille de son espèce. Pendant ses recherches, elle avait été effrayée par un lion et fort triste, quand il lui a dit que le guépard n’était pas un félin mais un chien.
L’ensemble des chiens sauvages se mit à hurler et à aboyer vers elle, tu n’es
pas du tout un chien. Regarde ta tête ronde et tes oreilles, et ta langue
rugueuse. Elles sont comme celles des félins. Ta queue est longue comme la
leur. Tu n’es pas du tout un chien ! » La meute chassa la guéparde, lui mordant l’arrière train.
Cette fois, la guéparde courut très vite car elle était effrayée. Après
s’être mise à l’abri des chiens à bonne distance, elle s’allongea sous un gros acacia pour se reposer. Elle était très triste. Elle pensait au lion qui avait rugi et ne voulait pas d’elle et aux
chiens sauvages glapissant et lui mordant les talons. Elle se sentait de plus en plus triste. Elle se sentait si triste qu’elle se mit à
pleurer. Elle était vraiment seule. La guéparde n’avait pas réalisé que d’autres animaux étaient
près d’elle. Une girafe s’était réveillée tranquillement pendant que la guéparde pleurait. La girafe, regardant vers le bas avec ses gros yeux marrons, lui demanda « pourquoi
pleures-tu ? ». La guéparde fut très surprise quand elle entendit la girafe parler. Tout en pleurant, elle leva les yeux vers la girafe et commença à lui raconter sa triste histoire
avec les lions qui lui avaient dit qu’elle n’était pas un félin et avec les chiens sauvages qui lui avaient dit qu’elle n’était pas un chien. En reniflant, la guéparde dit , « je me suis assise ici en pleurant et j’ai pleuré si longtemps et si fort.
Regarde mon beau visage, les larmes l’ont marqué ». La girafe, en entendant l’histoire de la
guéparde se mis aussi à pleurer. Et les larmes de la girafe tombèrent si fort qu’elles marquèrent le pelage de la guéparde. Un oiseau, qui était en train de voler près de l’acacia, vit la jolie guéparde et gazouilla « J’ai voyagé au
travers de tout le pays. Et toi, le guépard, tu es le plus splendide et unique de tous les félins que j’ai jamais vus. »
Le vieux sage conclut cette histoire et dit, « Le guépard a gardé ses tâches à tout jamais depuis ce jour de solitude. Et il gazouille comme un oiseau pour montrer sa fierté d’être un félin unique parmi les félins".