France24.com : "Aux Émirats arabes unis, la possession et le trafic d’animaux sauvages sont officiellement interdits depuis 2017. Pourtant , sur les réseaux sociaux, des ressortissants de la péninsule arabique, notamment des membres des familles royales, postent des vidéos les mettant en scène avec des lions, des tigres ou des guépards. Des symboles de prestige encore plus efficaces sur les réseaux que les voitures de luxe ou les selfies avec des stars. Nos reporters ont remonté la route de ce trafic jusqu’au Somaliland, dans la Corne de l'Afrique, où les autorités et les ONG luttent pour y mettre fin."
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A Hargeisa ces derniers jours, dans un village reculé de la côte, après un très long trajet en voiture, les garde-côtes ont confisqué six petits guépards d'âges différents destinés au
commerce illégal d'animaux de compagnie. A 3 heures du matin, ils étaient sous haute protection dans la capitale.
Les petits,sévèrement malnutris et déshydratés avaient également des blessures causées par les cordes utilisées pour les empêcher de
s'échapper. Au bout de 3 jours, ils ont commencé à accepter de la nourriture et à devenir plus actifs. Ils sont toujours sous observation et avec des soins particuliers. Les
revendeurs, récidivistes, sont en prison dans l'attente de poursuites.
Le Somaliland est une région autonome de la Somalie qui lutte pour sa reconnaissance internationale en tant que nation indépendante. Le Somaliland, se situe à côté de l'Ethiopie et de Djibouti, dans la Corne de l'Afrique à proximité de la péninsule arabique. Sur la base des informations fournies par les contacts dans la région, le CCF (Cheetah Conservation Fund) estime à 300 bébés guépards passés en contrebande par le Somaliland chaque année, puis transférés par voie maritime ou aérienne au Yémen. Ils sont vendus dans les États du Golfe, où le guépard est un animal de compagnie privilégié. La zone est reconnue comme la plus grande source de guépards sauvages pour le commerce illégal d'animaux domestiques et la route privilégiée par les trafiquants.
Le CCF a développé des contacts dans la Corne de l'Afrique pour aider à lutter contre le trafic illicite depuis plus d'une décennie, mais a intensifié ses efforts au cours des deux dernières années, car la situation dans la région est devenue plus critique. En décembre 2016, le Fonds international pour le bien-être des animaux (IFAW -International Fund for Animal welfare), et le CCF ont organisé conjointement un atelier avec les différentes parties prenantes à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour s'entretenir avec les dirigeants gouvernementaux et les ONG dans la région et aborder cette question. Dans la mesure du possible, le CCF coopère avec les gouvernements de la Corne pour aider à confisquer des guépards victimes de la traite.
Début avril 2017, Patricia TRICORACHE (CCF) a visité le Somaliland pour la première fois. Le ministre a montré
son engagement à être un partenaire pro-actif dans ces efforts. Une chose est claire: les habitants du Somaliland ne veulent pas être connus pour les actions des trafiquants de la
faune. Ils conviennent que nuire aux animaux est contre l'islam et contre la loi.
À la suite de cette visite, deux jeunes vétérinaires du SPCA, ont parlé de trois jeunes guépards adultes qui avaient été attrapés par des contrebandiers en Ethiopie dans la région de Wajale; Ils
s'étaient échappés du véhicule dans lequel ils étaient transportés. lLe CCF a immédiatement envoyé les informations à ses contacts à Hargeisa, la capitale du Somaliland, qui a obtenu
l'approbation du ministre pour aller chercher les guépards.
Alors que cela se passait, le CCF a également appris que les autorités avaient confisqué neuf petits guépards à El Sheik, quelque part entre Hargeisa et la ville côtière de Berbera. Le ministre a demandé à leurs collaborateurs de retirer les petits. Des véhicules ont été loués et une équipe s'est mobilisée pour voyager sur les 2 lieux le lendemain. Le soir, l'équipe avait pris possession des petits.
Sans ressources disponibles, l'équipe de 2 personnes au Somaliland s’est retrouvée avec de nombreux guépards dont il fallait s’occuper. Des nuits sans sommeil, un nettoyage et une alimentation constantes, des soucis et des soins ont été leur quotidien. Plusieurs des petits n’ont pu survivre.
Mais prendre en charge ces derniers a ouvert la porte à de nombreux nouveaux problèmes. Il n'y a pas de centre de sauvetage de la faune au Somaliland. En outre, le gouvernement de Somaliland ne permet plus le transfert d'animaux confisqués aux centres de sauvetage à l'extérieur du pays, comme ils le faisaient dans le passé avec d'autres guépards confisqués. Des fonds seraient nécessaires pour assurer un endroit pour garder les animaux et pour payer les aliments, les suppléments alimentaires, les enclos et les soignants 24 heures sur 24. Le CCF a contacté de nombreux partenaires potentiels, y compris IFAW. En un jour, l’IFAW a offert de s'associer avec nous sur ce dernier sauvetage et de soutenir les six premiers mois avec les fonds nécessaires pour fournir des abris et des soins aux guépards.
Très rapidement, l'équipe de Somaliland s'est mobilisée pour gérer la situation. Un abri temporaire a été créé dans une maison de location avec suffisamment d'espace extérieur. Des enclos ont été
construits dans la cour, et petits ont pu y être transférés. Trois des petits ont survécu à cette épreuve. Ils semblent être en bonne santé. Ce qui se passera pour eux dans le futur est inconnu, pour
l'instant, ils sont en sécurité et sont bien entretenus.
Les confiscations comme celle-ci peuvent être considérées comme un succès, mais elles ne sont pas sans défis. En plus des besoins financiers pour fournir à ces animaux un logement et des soins
appropriés, les confiscations futures représentent une situation difficile. Un sanctuaire doit être soigneusement et correctement géré. En outre, un effort visant à accroître la sensibilisation, à
réduire la traite et à accroître les confiscations et les pénalités contre les trafiquants doit également se mettre en oeuvre pour réussir.
Le CCF joue un rôle de leader dans la lutte contre le commerce illégal de guépards, car il considére que c'est l'une des principales menaces pour la survie à long terme des guépards dans cette
région. Pour l'instant, le CCF travaillera à fournir des soins et de la nourriture pour ces petits jusqu'à ce qu'ils puissent être placés définitivement. Le CCF continuera également à travailler avec
le ministre somalien de l'Environnement et du Développement rural et toutes les organisations qui soutiennent ces efforts, en particulier l’IFAW .
Les guépards font face à de nombreuses menaces, telles que la perte d'habitat, les conflits homme-faune et le changement climatique. Leur peau et les os sont objet de trafics pour la médecine traditionnelle ou la mode. Cependant, une menace peu connue est son trafic pour le commerce illicite des animaux domestiques. On estime qu'environ 300 guépards sont sortis clandestinement d'Afrique du nord pour devenir des animaux de compagnie et la CITES a permis une meilleure prise en compte du phénomène.
Trois opérations importantes sont mises en place: la création d'un Kit du guépard pour soutenir les membres des forces d'identification des guépards et aider aux procédures de confiscations , la mise en place d'un Forum du guépard qui permettra la participation de toutes les parties prenantes, y compris les ONG , et une dernière très importante: engager les médias sociaux pour sensibiliser et soutenir l'arrêt de la pratique de cette vente de guépards. Toutes ces mesures ont été adoptés à l'unanimité!
Ce fut le point culminant d'un effort de trois ans, avec 11 pays membres et huit ONG, quiont participé à un groupe de
travail présidé par l'Etat du Koweït.
Pour se préparer à cette importante discussion et sensibiliser les participantsà la COP17, une manifestation parallèle a été organisée par la Wildlife Conservation Society (WCS) et la
Société zoologique de Londres (ZSL) la veille.
Patricia TRICORACHE est une proche Collaboratrice du Dr. Laurie MARKER (Cheetah Conservation Fund - CCF - Namibie) depuis près de 15 ans.
Patricia s’est vu confier par Laurie le dossier on ne peut plus complexe et délicat à traiter, à savoir le TRAFIC ILLEGAL DES ESPECES ANIMALES EN DANGER D’EXTINCTION, ET EN PARTICULIER CELUI DES GUEPARDS.
C’est pourquoi Patricia avait, il y a quelque temps, demandé à tous les Partenaires du CCF de bien vouloir parler du Site : www.wildleaks.org – Site qui permet de remonter les informations sur des trafics illégaux d’espèces animales menacées ou encore des déforestations illégales, dont nous pourrions avoir connaissance, voire être témoins si nous sommes présents sur le terrain à ce moment-là.
Le site internet qui permet de remonter des informations sur ces trafics illégaux d’espèces animales, et en particulier des guépards, peut se faire en toute confidentialité, et même en préservant son anonymat (il suffit de télécharger un navigateur spécifique).
TRAFIC ILLEGAL DES GUEPARDS
Ce qui suit est extrait du compte-rendu fait par Catherine EBBS-PERIN, Présidente de l'association Amifélins (voir partenaires), suite à la visite de Patricia Tricorache à Paris du 18 au 23 Août 2015.
Patricia cite une estimation de 100 CAS DE TRAFIC ILLEGAL DE GUEPARDS CHAQUE ANNEE (chiffres connus par le CCF, en sachant que tous ces trafics ne sont pas forcément découverts et arrêtés !) : principaux pays impliqués dans ces trafics illégaux : Ethiopie, Somalie, Kenya. Des cas ont également été rapportés dans plusieurs pays d’Afrique australe.
Ces trafics alimentent en particulier d’une part le marché des guépardeaux vendus comme animaux de compagnie, en particulier au Moyen-Orient :
Patricia a enregistré un nombre de 800 guépards qui ont fait l’objet de ces trafics illégaux, sur une période de 2001 à 2015, mais elle précise qu’il était difficile de recueillir beaucoup d’informations précises, détaillées, au cours de la période 2001 – 2009.
Depuis 2005, la Base de données du CCF est bien plus précise et complétée régulièrement.
2005 : un cas de guépardeaux trouvés dans un restaurant en Ethiopie qui les faisait se battre pour amuser les clients. Ces 2 jeunes guépards ont pu être rachetés, puis après plusieurs contacts auprès des autorités locales par le CCF, puis l’intervention de la marine américaine pour les transporter, ils ont pu échapper à cette sinistre vie. La presse a couvert ces événements, ce qui a permis de mieux faire connaître ces trafics illégaux et leurs conséquences désastreuses pour les Guépards et leur survie ! De plus, cette couverture médiatique a permis au CCF de se faire connaître davantage du Grand Public. Depuis cette date, le CCF a reçu de nombreux rapports sur d’autres cas de trafic illégal des guépards et a pu établir, compléter et consolider une Base de données bien documentée, sur les cas de trafic illégal de guépards.
En outre, le CCF a pu développer un travail de sensibilisation et d’information auprès du Public et des différents Organismes et Autorités locales au Moyen-Orient et dans les Emirats Arabes Unis.
Tout ce travail du CCF a donné lieu à un Rapport sur le commerce global des guépards, ce rapport incluant les cas de trafics illégaux de guépards répertoriés par le CCF.
Ce rapport, préparé pour la CITES – Convention sur le Commerce International des Espèces Menacées (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Flora and Fauna) – a été présenté lors de la 27è réunion du Comité des Espèces Animales, en avril 2014. Suite à cette réunion, d’importantes recommandations ont été avalisées par la CITES lors de la 65è réunion du Comité Permanent qui s’est tenue à Genève début juillet 2014 (SC65).
Par ailleurs, le travail se poursuit au sein de CAWT – Coalition Contre le Trafic de la Faune Sauvage (Coalition Against Wildlife Trafficking) – dont le CCF est Cofondateur, et dont la mission est de sensibiliser personnes et organismes impliqués dans la politique afin qu’ils prennent des mesures pour mettre fin à ces trafics illégaux.
Cette Association regroupe nombre d’Organismes impliqués dans la Protection et la Conservation d’Espèces animales menacées – WWF, IFAW….
Un autre Association dont le CCF est également Cofondateur : ICCF (International Conservation Caucus Foundation) a pour objectif de sensibiliser le Congrès américain sur les problèmes qui affectent la faune sauvage et sur toutes les menaces liées à ces trafics illégaux.
Il convient également de bien prendre conscience du fait que ces trafics illégaux de guépards et autres félins sauvages alimentent aussi :
Il est donc très important de sensibiliser clients potentiels, Grand Public et jeunes générations sur le fait qu’il ne faut JAMAIS accepter de se faire prendre en photos avec des bébés guépards dans les bras, même s’ils sont irrésistibles, car ceci alimente le trafic illégal des guépards.
De la même manière, JAMAIS un guépard ne doit être acheté comme animal familier. Il y va de la survie de cette espèce dans son milieu naturel, car là aussi cette demande ne fait qu’accroître le trafic illégal des guépards et donc le prélèvement de guépards sauvages dans leur milieu naturel.
COMMENT LUTTER CONTRE CE TRAFIC ILLEGAL DES GUEPARDS
Le point le plus important est de faire prendre conscience aux personnes qu’ils ne DOIVENT PAS ACHETER DE GUEPARDS ! D’où les déplacements de Laurie MARKER aux Emirats Arabes Unis où elle s’est rendue en 2014 et en 2015. Plus il y a de de demandes de guépards pour animaux de compagnie, plus le braconnage s’intensifie dans leur milieu naturel et moins il restera de guépards sauvages sur notre planète !
L’Education a, dans ce domaine également, un très grand rôle à jouer et il est indispensable de sensibiliser les jeunes générations. Pas de photos avec des bébés guépards dans les bras, ne pas acheter d’animaux sauvages pour en faire des animaux de compagnie !
Il reste cependant fort à faire car, d’une part, nombreux sont les braconniers tentés par les sommes importantes reçues pour ces trafics alors que bien des personnes, dans ces pays, éprouvent de grandes difficultés pour pouvoir nourrir leur famille et vivent souvent dans une grande misère ;
d’autre part, il est très difficile de pouvoir effectuer des contrôles suffisants lors de l’arrivée ou du départ de marchandises dans les ports et aéroports en particulier : un exemple cité par Patricia, l’aéroport de Miami aux USA où il n’y a que 2 inspecteurs pour faire ce contrôle et tenter d’arrêter les trafics illégaux d’espèces animales menacées ! Absolument dérisoire mais il y a fort à parier que l’aéroport de Miami n’est pas une exception, loin de là, en matière de contrôle de toutes caisses transitant par les aéroports, ports, sans parler des innombrables camions qui transportent toutes sortes de marchandises, y compris tant d’espèces animales sauvages menacées d’extinction !…
QUELQUES CHIFFRES IMPORTANTS SUR LES GUEPARDS, CITES PAR P. TRICORACHE
NAMIBIE : environ 3 500 guépards sauvages
AFRIQUE DU SUD, ZIMBABWE, BOTSWANA : environ 3 500 guépards sauvages
KENYA ET AFRIQUE DE L’EST : environ 1 000 guépards sauvages
ETHIOPIE : environ 500 guépards sauvages
NAMIBIE : la loi exige que chaque guépard en captivité dispose d’un hectare. Donc, si l’on veut mettre 4 guépards dans un enclos, celui-ci doit avoir une superficie de 4 hectares….
Cette loi est systématiquement appliquée au CCF pour les enclos des guépards orphelins.
De Février à Juin 2015
Marie-Charlotte Gielen a rejoint le CCB de Février à Juin
2015 pour conduire un projet anti-braconnage excitant. Le CCB, avec l'aide du Département de la faune et des parcs nationaux (DWNP), la Force de défense du Botswana et
l’Unité Anti Braconnage, a initié cette étude dans le but d'identifier les variables communes à des incidences de braconnage et d'utiliser ces données pour cartographier les endroits potentiels de braconnage où des
patrouilles anti-braconnage peuvent concentrer leurs efforts.
Marie a travaillé à une très difficile collecte et analyse d’une pléthore de données. Elle est maintenant de retour en Belgique, où elle est en train de rédiger son rapport.